L’effet Zeigarnik
- La clef en Soi
- 2 avr. 2021
- 2 min de lecture
Ou l’art de fermer les portes pour mieux en ouvrir d’autre
Issu du livre : « le Beau Livre de la Psychologie » de Wade E. Puickren
Découvert par la psychologue Russe Bluma Zeigarnik en 1927, ce concept met en évidence que tant qu’une tâche est inachevée, elle reste inscrite dans la mémoire.
Cette théorie fait suite à une observation. Bluma Zeigarnik avait remarqué que les serveurs se remémoraient facilement les commandes pas encore servies, mais les oubliaient totalement dès la commande consommée et l’addition payée.
Pour confirmer sa théorie, elle réalisa des expériences auprès d’un groupe de personnes : Les participants devaient réaliser certaines tâches dont la moitié d'entre elles étaient interrompues avant qu’ils ne puissent les finir et l’autre moitié était complétement terminées. Elle remarqua alors que les participants se remémoraient (à 90%) des tâches incomplètes, alors que les tâches finies ou complètes étaient pour la majeure partie oubliées.
Elle en conclue que l’interruption d’une tâche (inachevée) crée une tension émotionnelle, qui facilite la mémorisation de la tâche jusqu’à qu’elle soit achevée. En effet, le cerveau conserve cette tâche dans la mémoire comme une action inachevée et insatisfaite et ne peut « se détendre » et l’oublier, tant que la tâche n’est pas accomplie. La préservation de ce souvenir aura d’autant plus d’impact que la motivation et l’émotion est forte.
Des études ultérieurs (réalisées par Lissner en 1933) ont complété cette théorie et ont montré que cette mémorisation pouvait se réduire ou s’achever par la réalisation et l’achèvement d’une tâche similaire (ayant le même impact émotionnel).
Cette théorie est donc particulièrement intéressante car elle montre l’intérêt et l’importance de clôturer des étapes, des expériences pour passer à autre chose et ouvrir de nouvelles possibilités. Tant qu’un évènement n’a pas été entendu ou n’a pas de terme, il reste figé dans notre cerveau, comme en attente d’une fin pour se libérer.
Il est aussi intéressant de noter qu’il est possible de revivre cet événement émotionnellement et d’y mettant un terme. Ainsi en recréant des conditions émotionnelles similaires à l’expérience passée, le cerveau retraite l’information et fait en sorte que l’expérience ou le traumatisme soit complétement intégrer et digérer. Le cerveau assimilera cette expérience similaire comme l’expérience réellement vécue et la traitera comme achevé, ce qui permettra concrètement de passer à autre chose

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